Combien gagne réellement un développeur, une infirmière ou un commercial en France en 2025 ? Pour répondre à cette question, nous avons compilé les données officielles les plus récentes issues de l’Insee, de l’Apec et de France Travail. Ce guide présente un panorama exhaustif des salaires par métier et par catégorie socio-professionnelle, avec des repères fiables sur la médiane, la moyenne et les quartiles.
L’objectif : vous permettre de comparer rapidement les rémunérations et de situer votre propre salaire dans votre secteur, tout en comprenant les facteurs de variation (région, ancienneté, taille d’entreprise).
Salaire moyen par métier en 2025 : périmètre, sources et lecture du tableau
Avant de plonger dans les chiffres, il est essentiel de comprendre d’où proviennent ces données et comment les interpréter. Les salaires présentés dans cet article reposent sur une méthodologie rigoureuse et des sources officielles, garantissant la fiabilité des informations.
La structure de l’article suit une logique claire : nous commençons par les catégories socio-professionnelles (CSP) définies par l’Insee (cadres, professions intermédiaires, employés, ouvriers), puis nous détaillons les métiers spécifiques selon la nomenclature ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois) de France Travail.
D’où viennent les données et à quelle date sont-elles mises à jour ?
Les chiffres présentés dans cet article s’appuient sur trois sources primaires :
L’Insee fournit les données les plus complètes sur les salaires dans le secteur privé, mesurés en équivalent temps plein (EQTP) pour garantir la comparabilité. Les dernières statistiques consolidées disponibles concernent l’année 2023, avec des salaires nets mensuels exprimés après déduction des cotisations sociales. L’Insee publie également des données sur les déciles et quartiles, permettant de mesurer la dispersion des rémunérations.
L’Apec (Association pour l’emploi des cadres) publie chaque année son baromètre de la rémunération des cadres, avec des données exprimées en salaire brut annuel incluant la part variable (primes, bonus, intéressement). Le baromètre 2024 fournit des repères actualisés sur 111 familles de métiers.
France Travail offre la nomenclature ROME qui structure les métiers par compétences et responsabilités, permettant une classification cohérente des professions au-delà des simples intitulés de poste.
Le rythme de mise à jour varie selon les sources : l’Insee publie ses statistiques annuelles avec environ 18 mois de décalage, tandis que l’Apec actualise son baromètre chaque année au printemps. Les chiffres 2025 présentés ici intègrent les tendances observées lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) de début d’année.
Comment lire la moyenne, la médiane et les quartiles ?
La distinction entre moyenne et médiane est cruciale pour comprendre la réalité salariale. La moyenne est sensible aux valeurs extrêmes : quelques très hauts salaires peuvent la faire grimper artificiellement. La médiane, en revanche, représente le salaire qui partage la population en deux groupes égaux : 50 % gagnent plus, 50 % gagnent moins.
Pour la plupart des métiers, la médiane décrit mieux la situation salariale typique qu’un travailleur peut espérer atteindre. C’est particulièrement vrai pour les cadres, où la distribution des salaires est très étalée en raison de la part variable (primes sur objectifs, bonus annuels, stock-options dans certains secteurs).
Les quartiles (Q1 et Q3) délimitent les 25 % les moins rémunérés et les 25 % les mieux rémunérés. L’écart entre Q1 et Q3, appelé écart interquartile, mesure la dispersion des salaires dans une profession donnée. Un écart important signale soit une forte variabilité selon l’expérience, soit des différences régionales ou sectorielles marquées.
📊 Encart — Méthodologie express
Les chiffres présentés sont exprimés en EQTP (équivalent temps plein) pour neutraliser l’effet du temps partiel. L’Insee communique des salaires nets mensuels, tandis que l’Apec utilise des salaires bruts annuels pour les cadres.
Conversion brut ↔ net : en règle générale, le salaire net représente environ 75 % du brut pour un non-cadre (77 % avec prélèvement à la source) et 72 % pour un cadre. Attention : ces ratios excluent la part variable, les avantages en nature et un éventuel treizième mois.
Important : ne comparez jamais directement une donnée Insee (net mensuel, secteur privé) avec un salaire Apec (brut annuel, cadres uniquement) sans ajustement méthodologique.
Tableau récapitulatif par catégorie socio-professionnelle (CSP)
Cette section présente une vue d’ensemble des rémunérations selon les quatre grandes catégories socio-professionnelles de l’Insee, complétées par les indépendants. Les chiffres permettent de situer rapidement le niveau de salaire d’une catégorie par rapport aux autres et d’observer les évolutions récentes.
| CSP | Salaire médian net/mois (EQTP) | Salaire moyen net/mois | Q1 (25%) | Q3 (75%) | Brut annuel moyen (est.) |
|---|---|---|---|---|---|
| Cadres | 4 200 € | 5 200 € | 3 400 € | 6 500 € | 83 200 € |
| Professions intermédiaires | 2 350 € | 2 500 € | 2 000 € | 2 900 € | 40 000 € |
| Employés | 1 750 € | 1 850 € | 1 600 € | 2 100 € | 29 600 € |
| Ouvriers | 1 850 € | 1 950 € | 1 650 € | 2 200 € | 31 200 € |
Cadres (brut annuel & part variable incluses)
La catégorie des cadres présente la plus forte dispersion salariale de toutes les CSP. Selon l’Apec, le salaire médian brut annuel des cadres s’établit à environ 52 000 € en 2024 (hors part variable), soit environ 3 120 € nets mensuels sur 12 mois. Toutefois, avec la part variable (primes, bonus, intéressement), la rémunération totale médiane grimpe à environ 56 000 € bruts annuels.
Les 80 % centraux des cadres se situent dans une fourchette allant de 38 000 € à 85 000 € bruts annuels. Au-delà de ces seuils, on trouve les cadres dirigeants et les profils ultra-spécialisés (directeurs financiers, DSI, directeurs commerciaux grands comptes) qui peuvent dépasser les 120 000 € annuels.
Les familles de métiers les mieux rémunérées selon l’Apec sont :
- Direction générale et management de BU : médiane à 70 000 €
- Systèmes d’information et cybersécurité : médiane à 55 000 €
- Finance, audit et contrôle de gestion : médiane à 53 000 €
La part variable représente en moyenne 10 à 15 % de la rémunération totale des cadres, mais peut atteindre 30 à 50 % dans les fonctions commerciales ou dans certains secteurs (finance, tech, conseil).
Professions intermédiaires
Les professions intermédiaires regroupent les techniciens, agents de maîtrise, assistants qualifiés et certaines professions de santé (infirmiers, éducateurs). Avec un salaire médian net de 2 350 € par mois, cette catégorie constitue l’épine dorsale de nombreuses entreprises.
Les métiers repères dans cette CSP incluent :
- Techniciens de maintenance industrielle : 2 400 € médian
- Infirmiers diplômés d’État : 2 200 € à 2 600 € selon ancienneté et secteur
- Assistants commerciaux et technico-commerciaux : 2 300 € à 2 700 €
- Éducateurs spécialisés : 2 100 € à 2 400 €
L’écart interquartile (Q3-Q1 = 900 €) traduit une certaine homogénéité au sein de cette catégorie, contrairement aux cadres. Les variations dépendent surtout de l’ancienneté et du secteur d’activité (les professions intermédiaires de la banque-assurance gagnent environ 15 % de plus que la médiane).
Employés
La catégorie des employés, avec un salaire médian de 1 750 € nets par mois, regroupe une grande diversité de métiers : employés administratifs, vendeurs, aides à domicile, agents d’entretien, caissiers. Cette CSP connaît les écarts sectoriels les plus importants.
Les employés de banque et assurance perçoivent en médiane 2 100 €, soit 20 % au-dessus de la médiane globale. À l’inverse, les employés du commerce de détail et des services à la personne se situent souvent autour de 1 600 € nets mensuels, proche du SMIC revalorisé.
Les déciles révèlent une forte concentration près du salaire minimum : 30 % des employés gagnent entre 1 550 € et 1 700 € nets. Le dernier décile (les 10 % les mieux payés) dépasse 2 500 € nets, témoignant de parcours d’évolution vers des fonctions d’encadrement de proximité ou de spécialisation.
Ouvriers
Les ouvriers affichent un salaire médian légèrement supérieur à celui des employés (1 850 € nets mensuels), principalement grâce aux primes liées au travail posté (3×8, nuit, dimanche) et aux conditions de pénibilité. La distinction entre ouvriers qualifiés et non qualifiés est déterminante.
Les ouvriers qualifiés (soudeurs, usineurs, monteurs qualifiés, électriciens industriels) gagnent en médiane 2 100 € nets, tandis que les ouvriers non qualifiés (manutentionnaires, agents de production) se situent autour de 1 700 € nets. Les primes d’équipe peuvent représenter 10 à 20 % de la rémunération dans l’industrie automobile ou la chimie.
Les régions industrielles (Grand Est, Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes) offrent des salaires ouvriers 5 à 10 % supérieurs à la moyenne nationale grâce à la concentration d’industries manufacturières et à la demande soutenue en profils qualifiés.
Indépendants / chefs d’entreprise (focus BTP, commerce)
Les revenus des indépendants présentent une variabilité extrême selon le secteur, la clientèle et la conjoncture. Contrairement aux salariés, leur distribution n’est pas gaussienne : on observe une forte proportion de revenus modestes et quelques situations très favorables.
Dans le BTP, un artisan établi (maçon, plombier, électricien) dégage en moyenne 2 500 € à 3 500 € nets mensuels après charges sociales et professionnelles, mais avec de fortes disparités selon la zone géographique et la clientèle (particuliers vs professionnels).
Les commerçants (petits commerces de proximité) affichent des revenus médians de 1 800 € à 2 200 € nets, souvent inférieurs aux salariés une fois déduits les investissements et les charges.
Pour des ordres de grandeur plus précis par profession détaillée, l’Insee propose un outil interactif permettant d’explorer les revenus des indépendants par code NAF.
Salaires par métier : navigateurs par secteurs (ROME)
Cette section détaille les rémunérations par métiers spécifiques, organisées par grands secteurs d’activité. Chaque tableau présente les salaires médians et moyens, ainsi que les fourchettes pour trois niveaux d’expérience (junior 0-3 ans, confirmé 3-10 ans, senior 10+ ans).
Numérique & data

Le secteur du numérique connaît une pénurie structurelle de compétences, particulièrement sur les métiers émergents (cloud, cybersécurité, data science). Cette tension tire les salaires vers le haut et amplifie la prime à la spécialisation : un développeur généraliste gagne 20 à 30 % de moins qu’un expert en architecture cloud ou en intelligence artificielle.
| Métier (ROME) | Médian net/mois | Junior (0-3 ans) | Confirmé (3-10 ans) | Senior (10+ ans) | Brut annuel moyen |
|---|---|---|---|---|---|
| Développeur web full-stack | 3 200 € | 2 600 € | 3 400 € | 4 200 € | 51 200 € |
| Data analyst | 3 400 € | 2 800 € | 3 600 € | 4 500 € | 54 400 € |
| Ingénieur cloud / DevOps | 4 000 € | 3 200 € | 4 200 € | 5 500 € | 64 000 € |
| Expert cybersécurité | 4 500 € | 3 500 € | 4 800 € | 6 500 € | 72 000 € |
| Data scientist | 4 200 € | 3 300 € | 4 500 € | 5 800 € | 67 200 € |
| Architecte solutions | 5 000 € | 3 800 € | 5 300 € | 7 000 € | 80 000 € |
Les écarts junior-senior atteignent 60 à 80 % dans ce secteur, reflétant l’importance de l’expérience et des certifications (AWS, Azure, CISSP). Les profils freelance peuvent facturer entre 400 € et 800 € par jour selon leur spécialité.
Finance, audit & contrôle
Les métiers de la finance combinent des salaires fixes confortables et une part variable significative, particulièrement dans les fonctions commerciales (gestion de patrimoine, banque d’affaires). Les contrôleurs de gestion et auditeurs bénéficient d’une progression rapide dans les cinq premières années.
| Métier (ROME) | Médian net/mois | Junior (0-3 ans) | Confirmé (3-10 ans) | Senior (10+ ans) | Brut annuel moyen |
|---|---|---|---|---|---|
| Contrôleur de gestion | 3 600 € | 2 800 € | 3 800 € | 5 000 € | 57 600 € |
| Auditeur interne/externe | 3 400 € | 2 700 € | 3 600 € | 4 800 € | 54 400 € |
| Gestionnaire de patrimoine | 3 800 € | 2 900 € | 4 200 € | 6 000 € | 60 800 € |
| Directeur financier (PME) | 5 500 € | 4 000 € | 5 800 € | 8 000 € | 88 000 € |
| Analyste crédit | 3 200 € | 2 600 € | 3 400 € | 4 300 € | 51 200 € |
| Trésorier | 3 900 € | 3 000 € | 4 100 € | 5 400 € | 62 400 € |
La part variable représente 10 à 20 % de la rémunération totale pour les contrôleurs et auditeurs, mais peut atteindre 50 % ou plus pour les gestionnaires de patrimoine et les métiers commerciaux de la banque.
Santé & social
Le secteur de la santé présente des écarts importants entre public et privé. Les professionnels du secteur public (hôpitaux, EHPAD publics) suivent des grilles indiciaires avec des évolutions encadrées, tandis que le secteur privé (cliniques, cabinets libéraux) offre souvent des rémunérations supérieures de 10 à 20 %.
| Métier (ROME) | Médian net/mois | Public | Privé | Libéral (estimation) |
|---|---|---|---|---|
| Infirmier diplômé d’État | 2 300 € | 2 200 € | 2 500 € | 2 800 € (variable) |
| Aide-soignant | 1 850 € | 1 800 € | 1 950 € | – |
| Kinésithérapeute | 2 600 € | 2 400 € | 2 700 € | 3 500 € (net de charges) |
| Éducateur spécialisé | 2 200 € | 2 150 € | 2 300 € | – |
| Médecin généraliste | – | 4 500 € (praticien hosp.) | – | 6 500 € (net de charges) |
| Pharmacien (officine) | 3 800 € | – | 3 600 € | 5 500 € (net de charges) |
Les primes et indemnités dans le secteur public (Ségur de la santé, indemnités de nuit, dimanche) peuvent représenter 15 à 25 % du salaire de base pour les infirmiers. Les libéraux supportent des charges sociales et professionnelles représentant 40 à 50 % de leur chiffre d’affaires.

BTP & industrie
Les métiers du BTP et de l’industrie combinent salaires de base et primes substantielles (paniers, déplacements, intempéries pour le BTP ; primes d’équipe et de production pour l’industrie). Les pénuries de main-d’œuvre qualifiée tirent les salaires vers le haut depuis 2022.
| Métier (ROME) | Médian net/mois | Primes incluses | Junior | Senior |
|---|---|---|---|---|
| Conducteur de travaux | 3 400 € | Oui (10-15%) | 2 700 € | 4 500 € |
| Chef de chantier | 2 900 € | Oui (10-15%) | 2 400 € | 3 600 € |
| Soudeur qualifié | 2 300 € | Oui (5-10%) | 2 000 € | 2 700 € |
| Électricien industriel | 2 400 € | Oui (5-10%) | 2 000 € | 2 900 € |
| Technicien de maintenance | 2 500 € | Oui (5-10%) | 2 100 € | 3 000 € |
| Maçon qualifié | 2 200 € | Oui (10-20%) | 1 900 € | 2 600 € |
Les régions en tension (Île-de-France, zones touristiques, grands chantiers) offrent des majorations de 10 à 15 % pour attirer les profils qualifiés. Les primes de déplacement (grands déplacements) peuvent ajouter 200 € à 500 € nets mensuels.
Commerce & logistique
Le secteur commercial présente une forte dichotomie entre les métiers sédentaires (gestion de catégories, e-commerce) et les métiers terrain (commerciaux itinérants, technico-commerciaux). La part variable est structurante dans les fonctions commerciales, représentant 20 à 40 % de la rémunération totale.
| Métier (ROME) | Médian net/mois (fixe) | Avec variable | Junior | Senior |
|---|---|---|---|---|
| Commercial sédentaire B2B | 2 600 € | 3 200 € | 2 300 € | 4 000 € |
| Commercial terrain | 2 800 € | 3 800 € | 2 400 € | 5 200 € |
| Category manager | 3 400 € | 3 800 € | 2 800 € | 4 600 € |
| Responsable e-commerce | 3 600 € | 4 000 € | 2 900 € | 5 000 € |
| Agent logistique | 1 900 € | 2 000 € | 1 750 € | 2 200 € |
| Chauffeur PL | 2 100 € | 2 300 € | 1 900 € | 2 500 € |
| Préparateur de commandes | 1 800 € | 1 900 € | 1 700 € | 2 000 € |
Les commerciaux grands comptes dans les secteurs technologiques ou industriels peuvent dépasser 80 000 € de rémunération totale annuelle avec la part variable. Les métiers de la logistique connaissent une forte demande, avec des évolutions salariales de 5 à 8 % en 2024.
Éducation & fonctions publiques (repères indicatifs)
Les métiers de l’éducation et de la fonction publique suivent des grilles indiciaires fixées par décret, avec des évolutions automatiques à l’ancienneté et aux changements d’échelon. Les primes (REP/REP+, indemnités de résidence, GIPA) modulent la rémunération effective.
| Métier | Début de carrière | Milieu de carrière | Fin de carrière | Primes moyennes |
|---|---|---|---|---|
| Professeur des écoles | 1 850 € | 2 400 € | 3 100 € | 100-300 €/mois |
| Professeur certifié (collège/lycée) | 1 900 € | 2 500 € | 3 300 € | 100-400 €/mois |
| Attaché territorial | 1 900 € | 2 600 € | 3 400 € | 200-500 €/mois |
| Ingénieur d’État | 2 200 € | 3 200 € | 4 500 € | 300-700 €/mois |
Pour des informations détaillées sur les grilles indiciaires et les primes spécifiques, consultez les ressources officielles des ministères concernés et le portail de la fonction publique.
🟨 Encart — Outils pratiques
Pour affiner votre recherche et obtenir des données personnalisées selon votre profil :
- Outil interactif Insee « Salaires par profession dans le secteur privé » : permet de filtrer par métier détaillé, région et tranche d’âge
- Baromètres sectoriels : Apec (cadres), Hays (tech, finance, supply chain), Robert Half (fonctions support)
- Simulateurs de salaire : plusieurs sites proposent des estimations basées sur votre profil (métier, expérience, localisation)
Comparatifs utiles : région, taille d’entreprise, expérience
Au-delà du métier et de la CSP, plusieurs facteurs structurels influencent significativement les niveaux de salaire. Les écarts régionaux peuvent atteindre 15 à 25 % entre l’Île-de-France et certaines régions rurales, tandis que l’effet ancienneté varie fortement selon les métiers (faible en restauration, très marqué dans l’ingénierie).
Les négociations annuelles obligatoires (NAO) de 2025 ont abouti à des augmentations moyennes de 2,8 %, en léger retrait par rapport aux 3,2 % de 2024, reflétant le ralentissement de l’inflation. Toutefois, les secteurs en tension (numérique, santé, industrie) maintiennent des hausses de 4 à 5 % pour fidéliser les talents.
Effet région & coût de la vie
Le salaire affiché ne reflète pas toujours le pouvoir d’achat réel. Un cadre parisien gagnant 4 500 € nets mensuels peut avoir un niveau de vie comparable à un cadre provincial percevant 3 500 € une fois déduits le logement, les transports et le coût quotidien de la vie.
Écarts régionaux par rapport à la médiane nationale :
- Île-de-France : +15 à +20 % (tous métiers confondus), jusqu’à +25 % pour les cadres
- Auvergne-Rhône-Alpes : +5 à +8 % (pôles Lyon, Grenoble)
- Nouvelle-Aquitaine, Occitanie : -5 à -10 %
- Zones rurales : -10 à -15 %
L’écart entre médiane et moyenne est plus prononcé dans les zones chères (Paris, Côte d’Azur), où une minorité de très hauts revenus tire la moyenne vers le haut sans refléter la situation majoritaire.
Conseil de lecture : pour évaluer le pouvoir d’achat réel, comparez le salaire net à l’indice des prix locatifs et au panier de consommation courante de votre région. Un écart salarial de +20 % à Paris peut se réduire à +5 % en pouvoir d’achat net.
Effet ancienneté & pénurie de profils
L’effet de l’expérience sur le salaire varie fortement selon les métiers. Dans les secteurs en pénurie (cybersécurité, data, BTP qualifié), les juniors bénéficient d’une entrée élevée et d’une progression rapide : +30 à +40 % entre 0 et 5 ans d’expérience.
À l’inverse, dans les métiers saturés ou standardisés (commerce de détail, restauration, saisie administrative), la progression salariale plafonne rapidement autour de +15 à +20 % entre début et milieu de carrière.
Fourchettes d’évolution selon les familles de métiers :
- Tech & ingénierie : +50 à +80 % entre junior et senior (10 ans)
- Finance & audit : +60 à +90 %
- Santé & social : +30 à +40 % (grilles publiques) à +50 % (privé/libéral)
- Commerce : +40 à +120 % (forte dispersion selon performance commerciale)
- Logistique & production : +20 à +35 %
Les pénuries de profils amplifient ces écarts : un développeur senior peut négocier des hausses de 15 à 20 % en changeant d’entreprise, contre 5 à 8 % en mobilité interne.
Effet taille d’entreprise & part variable (cadres)
La taille de l’entreprise influence significativement la structure de rémunération, particulièrement pour les cadres. Les grandes entreprises (500+ salariés) offrent en moyenne des salaires fixes supérieurs de 10 à 15 % à ceux des PME, mais aussi des dispositifs de rémunération différée (épargne salariale, intéressement, participation).
Composantes de la rémunération selon la taille :
PME (< 250 salariés) :
- Salaire fixe légèrement inférieur (-10 %)
- Part variable plus modeste (5-10 % des cadres)
- Flexibilité négociation individuelle
- Avantages en nature limités
Grandes entreprises (500+ salariés) :
- Salaire fixe supérieur (+10 à +15 %)
- Part variable fréquente (30-50 % des cadres)
- Primes collectives (intéressement, participation)
- Avantages conséquents (mutuelle, tickets resto, CE)
Grandes entreprises du CAC 40 :
- Salaire fixe élevé (+20 à +30 %)
- Variable structurel (50 %+ des cadres)
- Stock-options, actions gratuites
- Package global attractif
La part variable chez les cadres comprend les primes sur objectifs (individuels ou collectifs), les bonus annuels (10 à 30 % du fixe), l’intéressement (jusqu’à 3 000 € nets) et la participation (proportionnelle aux bénéfices). Dans certains secteurs (finance, tech, conseil), le treizième mois est systématique, voire un quatorzième dans de rares cas.
Foire aux questions (FAQ)
Quelle est la médiane des salaires en France ?
Selon l’Insee, le salaire net médian dans le secteur privé s’établit à 2 050 € par mois en équivalent temps plein (EQTP) pour les données 2023, dernière année consolidée disponible. Cela signifie que 50 % des salariés du secteur privé gagnent moins de 2 050 € nets mensuels, et 50 % gagnent davantage.
Cette médiane masque toutefois d’importantes disparités selon les catégories socio-professionnelles : les cadres affichent une médiane à 4 200 € nets, tandis que les employés se situent à 1 750 € nets. L’EQTP (équivalent temps plein) permet de neutraliser l’effet du temps partiel, très présent dans certains secteurs (commerce, services à la personne).
Pour le secteur public, la médiane se situe légèrement en dessous (environ 1 950 € nets mensuels), notamment en raison d’une proportion plus élevée d’employés de catégorie C dans la fonction publique territoriale.
Comment convertir brut ↔ net rapidement ?
La conversion entre salaire brut et salaire net dépend du statut (cadre ou non-cadre) et des cotisations sociales applicables. Voici une règle simple pour estimer rapidement :
Pour un non-cadre :
- Salaire net ≈ 77 % du brut (après prélèvement à la source)
- Exemple : 2 000 € brut = environ 1 540 € net
Pour un cadre :
- Salaire net ≈ 72 % du brut (cotisations cadre supérieures)
- Exemple : 4 000 € brut = environ 2 880 € net
Pour passer du net au brut :
- Brut ≈ net × 1,30 (non-cadre) ou × 1,39 (cadre)
Ces ratios sont des moyennes indicatives. Le calcul exact dépend de multiples paramètres : taux de cotisation Agirc-Arrco, complémentaire santé obligatoire, statut particulier (fonctionnaire, régime Alsace-Moselle), et surtout du taux de prélèvement à la source appliqué.
Important : ces conversions concernent uniquement le salaire fixe. Elles n’incluent pas la part variable, les primes exceptionnelles, les avantages en nature (voiture de fonction, tickets restaurant) ni un éventuel treizième mois.
Pourquoi mon salaire diffère-t-il du tableau ?
Les tableaux présentés dans cet article donnent des repères statistiques (médiane, moyenne, quartiles) qui ne peuvent refléter toutes les situations individuelles. Plusieurs facteurs expliquent les écarts observés :
Variables individuelles :
- Expérience réelle : un profil junior avec 2 ans d’expérience gagne moins qu’un junior à 4 ans
- Formation initiale : diplôme d’ingénieur vs licence professionnelle dans un même métier
- Compétences rares : certifications, maîtrise de technologies spécifiques
- Performance individuelle : évaluations annuelles, objectifs dépassés
Variables contextuelles :
- Région exacte : au sein d’une même région, Paris 8ᵉ ≠ Seine-Saint-Denis
- Taille d’entreprise : startup vs PME vs grand groupe
- Secteur d’activité : un développeur dans la fintech gagne plus que dans l’édition de logiciels traditionnels
- Moment de l’embauche : négociation initiale, contexte de pénurie ou d’abondance
Variables de rémunération :
- Part variable non incluse : certains chiffres sont hors primes
- Avantages en nature : mutuelle premium, tickets resto, participation
- Primes exceptionnelles : prime Covid, prime pouvoir d’achat, 13ᵉ mois
Si votre salaire se situe nettement en dessous de la médiane de votre métier (-20 % ou plus), cela peut indiquer une sous-rémunération justifiant une discussion avec votre employeur ou une réflexion sur une mobilité professionnelle.
Quels sont les métiers qui recrutent le plus en 2025 ?
Les métiers en tension combinent forte demande des employeurs et pénurie de candidats qualifiés. Ces métiers offrent généralement de meilleures conditions de négociation salariale et des perspectives d’évolution rapide.
Top 5 des métiers en tension en 2025 :
- Soignants : infirmiers, aides-soignants, auxiliaires de vie (+15 % de besoins non couverts)
- Ouvriers qualifiés du BTP : électriciens, plombiers, maçons (+12 %)
- Métiers du numérique : développeurs, experts cybersécurité, data scientists (+18 %)
- Conducteurs et livreurs : chauffeurs PL, livreurs dernière mile (+10 %)
- Techniciens de maintenance industrielle : automatisme, robotique (+8 %)
Ces métiers bénéficient de revalorisations salariales régulières (4 à 6 % annuels) et d’efforts de formation accélérée (reconversions, formations courtes).
Sources, définitions & mise à jour
Sources primaires
Les données présentées dans cet article s’appuient sur trois sources officielles :
Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) :
- Enquête annuelle sur la structure des salaires dans le secteur privé
- Périmètre : salaires en équivalent temps plein (EQTP)
- Format : salaires nets mensuels après cotisations sociales
- Dernière année consolidée : 2023 (publication 2024)
- Mise à jour : annuelle, avec 18 mois de décalage
Association pour l’emploi des cadres (Apec) :
- Baromètre annuel de la rémunération des cadres
- Périmètre : 111 familles de métiers cadres
- Format : salaires bruts annuels, part fixe et variable séparées
- Dernière édition : 2024 (données 2023-2024)
- Mise à jour : annuelle, parution au printemps
France Travail (ex-Pôle emploi) :
- Répertoire opérationnel des métiers et des emplois (ROME)
- Périmètre : classification et définition des métiers
- Données salariales : repères indicatifs par code ROME
- Mise à jour : continue
Définitions des indicateurs
Catégories socio-professionnelles (CSP) : classification Insee regroupant les professions selon leur position hiérarchique, leur niveau de qualification et leur statut. Les quatre catégories principales sont : cadres, professions intermédiaires, employés, ouvriers.
ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois) : nomenclature de France Travail organisant les métiers par compétences, savoirs et savoir-faire. Chaque fiche métier comporte un code à 5 caractères (ex : M1805 pour développeur informatique).
Moyenne : somme de tous les salaires divisée par le nombre de salariés. Indicateur sensible aux valeurs extrêmes (très hauts ou très bas salaires).
Médiane : valeur centrale qui partage la population en deux groupes égaux. Indicateur plus robuste que la moyenne pour décrire la situation salariale typique.
Quartiles (Q1, Q3) : valeurs délimitant les 25 % les moins rémunérés (Q1) et les 25 % les mieux rémunérés (Q3). L’écart Q3-Q1 mesure la dispersion des salaires.
Déciles (D1, D9) : valeurs délimitant les 10 % les moins rémunérés (D1) et les 10 % les mieux rémunérés (D9). Utile pour identifier les queues de distribution.
EQTP (Équivalent Temps Plein) : unité de mesure neutralisant l’effet du temps partiel. Un salarié à mi-temps compte pour 0,5 EQTP. Permet des comparaisons fiables entre secteurs.
Part variable : composante de la rémunération liée à la performance (primes sur objectifs, bonus, commissions). Particulièrement développée chez les cadres et dans les fonctions commerciales.
Date de mise à jour
Dernière mise à jour de l’article : novembre 2025
Prochaine mise à jour prévue : mars 2026 (intégration des données Insee 2024 consolidées et baromètre Apec 2025)
Les tendances 2025 présentées dans cet article s’appuient sur les négociations annuelles obligatoires (NAO) du premier trimestre 2025 et sur les études sectorielles publiées en 2024-2025.
Aller plus loin : outils et ressources
Vérifiez votre salaire par rapport au marché
Pour situer précisément votre rémunération par rapport aux pratiques de marché, plusieurs outils vous permettent d’affiner votre analyse :
Outil interactif Insee « Salaires par profession » : cet outil en ligne permet de filtrer les données par code profession détaillé, tranche d’âge, région et genre. Accès direct sur insee.fr/salaires.
Baromètres sectoriels annuels :
- Hays : études détaillées tech, finance, supply chain, marketing avec fourchettes par niveau d’expérience
- Robert Half : focus fonctions support (RH, finance, juridique, assistanat)
- Michael Page : tous secteurs, avec analyse des tendances de recrutement
- Apec : référence pour les cadres, données par famille de métiers et région
Simulateurs de salaire personnalisés : plusieurs plateformes agrègent des données déclaratives et vous donnent une estimation personnalisée en fonction de votre profil complet (diplôme, années d’expérience, entreprises précédentes, compétences techniques).
Préparer une négociation salariale
Une négociation réussie repose sur une préparation factuelle. Au-delà des fourchettes de marché, documentez :
- Vos réalisations quantifiées (chiffre d’affaires généré, projets livrés, économies réalisées)
- Les compétences rares que vous maîtrisez (certifications, technologies émergentes)
- Le contexte de votre marché (pénurie, croissance du secteur, stratégie de l’entreprise)
- Les pratiques de rémunération globale dans votre entreprise (part variable, avantages)
Conseil : dans les secteurs en tension, une négociation peut aboutir à des hausses de 8 à 15 % en mobilité externe, contre 3 à 6 % en mobilité interne. Arbitrez selon vos priorités (stabilité, montée en compétences, équilibre vie pro/perso).
Téléchargez le guide complet (PDF)
Pour une version synthétique de ce guide incluant les tableaux récapitulatifs par CSP et les top 20 métiers par secteur, nous mettons à disposition un PDF d’une page téléchargeable.
Ce document inclut également une mini-grille d’auto-évaluation pour situer votre salaire par rapport aux quartiles de votre métier, ainsi qu’une check-list de négociation salariale.
Bonus newsletter : en vous abonnant à notre newsletter mensuelle « Emploi & Salaires », recevez chaque mois les dernières évolutions salariales, les métiers émergents et les tendances de recrutement dans votre secteur.
Mini-glossaire
EQTP (Équivalent Temps Plein) : unité de mesure standardisant les salaires en neutralisant l’effet du temps partiel. Un salarié à 80 % compte pour 0,8 EQTP.
Médiane : valeur centrale qui sépare une population en deux groupes égaux. Plus représentative que la moyenne pour décrire les salaires.
Déciles : valeurs qui divisent une distribution en 10 groupes égaux. Le 1ᵉʳ décile (D1) correspond aux 10 % les moins rémunérés, le 9ᵉ décile (D9) aux 10 % les mieux rémunérés.
ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois) : nomenclature de France Travail classant les métiers par compétences et savoir-faire. Chaque métier possède un code unique à 5 caractères.
CSP (Catégories Socio-Professionnelles) : classification Insee regroupant les professions en 6 grandes catégories selon le niveau hiérarchique, la qualification et le statut.
Part variable : composante de la rémunération non garantie, liée à la performance individuelle ou collective (primes, bonus, commissions, intéressement).
NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) : discussions entre employeurs et représentants du personnel sur les salaires, le temps de travail et l’égalité professionnelle. Elles déterminent les augmentations générales et individuelles.
Quartiles (Q1, Q2, Q3) : valeurs qui divisent une distribution en 4 groupes égaux. Q1 = 25 % les moins rémunérés, Q2 = médiane, Q3 = seuil des 25 % les mieux rémunérés.
En résumé
Les salaires en France en 2025 présentent des disparités importantes selon la catégorie socio-professionnelle, le métier, la région et l’expérience. La médiane nationale se situe à 2 050 € nets mensuels dans le secteur privé, mais cette valeur masque des écarts considérables : de 1 750 € pour les employés à 4 200 € pour les cadres.
Les métiers du numérique, de la santé et du BTP qualifié connaissent une tension particulièrement forte, entraînant des revalorisations salariales supérieures à la moyenne. Les négociations salariales 2025 ont abouti à des augmentations moyennes de 2,8 %, en léger retrait par rapport à 2024, mais les secteurs en pénurie maintiennent des hausses de 4 à 5 %.
Pour situer précisément votre rémunération, privilégiez la médiane plutôt que la moyenne, et tenez compte de tous les paramètres : région, taille d’entreprise, part variable, avantages en nature. Les outils interactifs de l’Insee, de l’Apec et des cabinets de recrutement vous permettent d’affiner votre analyse et de préparer efficacement une négociation.
Rappel méthodologique : les données présentées reposent sur des sources officielles (Insee, Apec, France Travail) et sont exprimées en équivalent temps plein. Elles constituent des repères fiables mais ne remplacent pas une analyse personnalisée de votre situation professionnelle.
Article mis à jour en novembre 2025 | Sources : Insee, Apec, France Travail | Prochaine mise à jour : mars 2026










