Aides à la reconversion professionnelle : le guide complet France Travail (2025)

Personne en reconversion professionnelle travaillant sur son projet de formation

Changer de métier, acquérir de nouvelles compétences ou créer son entreprise : la reconversion professionnelle concerne aujourd’hui des milliers de Français. Mais comment financer cette transition ? Entre les aides de France Travail, le Projet de Transition Professionnelle et les différentes allocations, le paysage des financements peut sembler complexe.

Ce guide vous présente toutes les aides disponibles en 2025, leurs conditions d’éligibilité, les montants accordés et les démarches concrètes pour les obtenir. Que vous soyez demandeur d’emploi, salarié en poste ou concerné par un licenciement économique, vous trouverez ici le dispositif adapté à votre profil.

Les aides à la reconversion : panorama 2025

Le financement de votre reconversion repose sur plusieurs acteurs et mécanismes qui se complètent selon votre statut professionnel.

Vue d’ensemble : qui finance quoi

Pour les demandeurs d’emploi, France Travail propose l’Aide Individuelle à la Formation (AIF) qui cofinance tout ou partie de votre formation, souvent en complément du CPF. L’ARE peut être maintenue pendant votre formation. Si vous créez une entreprise, l’ARCE vous verse 60 % de vos droits en deux fois, tandis que l’ACRE vous exonère partiellement de cotisations sociales.

Les salariés en poste disposent du Projet de Transition Professionnelle (PTP), géré par Transitions Pro, qui finance des formations certifiantes tout en maintenant votre rémunération. Le Pro-A permet une reconversion par alternance. La démission pour reconversion ouvre des droits au chômage si votre projet est validé comme réel et sérieux.

Les salariés en licenciement économique bénéficient du Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP), qui combine allocation majorée, accompagnement dédié et accès prioritaire à la formation pendant douze mois.

À noter : la participation de 100 € au CPF instaurée en 2024 ne concerne pas les demandeurs d’emploi, qui en sont exonérés.

Quelle aide pour votre profil ?

ProfilDispositif(s) principal(aux)Points forts
Demandeur d’emploi inscritAIF, ARE maintenue, CPF (sans participation)Cofinancement, maintien allocations, accompagnement
Demandeur d’emploi créateurARCE, ACRECapital de 60 % des droits, exonération charges
Salarié CDI/CDDPTP (Transitions Pro), Pro-ARémunération maintenue, absence autorisée
Salarié démissionnantDémission-reconversion → AREDroit au chômage si projet validé
Licenciement économiqueCSPAccompagnement 12 mois, allocation majorée

💡 Conseil essentiel

Le Conseil en Évolution Professionnelle (CEP) est un service gratuit qui vous aide à valider votre projet et identifier le bon financement. Vivement recommandé avant toute demande pour maximiser vos chances d’obtenir une prise en charge.

France Travail : aides et allocations mobilisables

Entretien avec un conseiller France Travail pour financer sa reconversion

France Travail propose plusieurs dispositifs pour les demandeurs d’emploi, qui peuvent se cumuler selon votre situation et votre projet.

AIF (Aide individuelle à la formation) : quand et comment l’activer

L’Aide Individuelle à la Formation finance tout ou partie des frais pédagogiques, généralement en complément du CPF. Elle peut aussi couvrir les frais annexes comme l’hébergement si la formation se déroule loin de votre domicile.

Les demandeurs d’emploi inscrits, indemnisés ou non, peuvent en bénéficier. La formation doit être cohérente avec votre projet professionnel. Point crucial : le dossier doit être déposé avant le début de la formation, idéalement 3 à 4 semaines avant. Les délais de traitement varient entre deux et quatre semaines.

Le dossier comprend : devis détaillé de l’organisme, programme de formation, justification de l’adéquation avec votre projet. L’AIF peut se cumuler avec le CPF et d’autres financements (OPCO, région) pour réduire au maximum le reste à charge.

Le dépôt de votre demande AIF se fait désormais via la plateforme sécurisée Kairos France Travail, qui centralise les devis et le suivi administratif.

ARE & reconversion : droits pendant la formation

L’Allocation de Retour à l’Emploi peut être maintenue pendant votre formation validée par France Travail. Pour les formations prescrites ou financées par France Travail (dont l’AIF), le maintien est automatique. Pour les autres, notamment celles financées uniquement par le CPF, votre conseiller évalue la pertinence du projet.

Une situation particulière : la démission pour reconversion. Si vous avez démissionné d’un CDI pour un projet validé comme réel et sérieux, vous bénéficiez de l’ARE après votre inscription. Le cumul ARE avec des revenus d’activité à temps partiel est également possible pendant la formation.

ARCE & ACRE pour créer une entreprise

L’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (ARCE) verse 60 % de vos droits ARE restants en deux fois : 50 % dès le démarrage, 50 % six mois plus tard si l’activité est toujours exercée. Depuis le 1er avril 2025, les conditions du second versement ont été précisées.

Le choix entre ARE maintenue ou ARCE dépend de votre situation. L’ARCE apporte un capital immédiat pour les investissements. L’ARE assure un revenu régulier mais sans capital de départ.

L’ACRE complète ce dispositif avec une exonération partielle de cotisations sociales la première année, représentant une économie substantielle au démarrage.

Salariés en poste : dispositifs de reconversion

Plusieurs mécanismes permettent de se reconvertir en sécurisant votre situation, sans nécessairement quitter immédiatement votre emploi.

PTP (Projet de Transition Professionnelle)

Le PTP permet de s’absenter pour suivre une formation certifiante tout en conservant sa rémunération. Pour être éligible en CDI, vous devez justifier d’au moins 24 mois d’activité, dont 12 mois dans votre entreprise actuelle. Les salariés en CDD ont des conditions spécifiques.

La rémunération pendant la formation peut atteindre 100 % de votre salaire moyen (plafonné) s’il est inférieur à deux fois le SMIC, et entre 90 % et 60 % au-delà. Le financement est assuré par Transitions Pro après examen en commission.

La formation doit être certifiante (RNCP ou Répertoire Spécifique) et le métier visé doit correspondre à des besoins identifiés. Chaque région établit des priorités selon les métiers en tension. Le dossier doit être déposé au moins 2 mois avant pour les formations courtes, 3 à 4 mois pour les formations longues.

Pro-A (reconversion par alternance)

Le Pro-A s’adresse aux salariés de niveau inférieur à la licence souhaitant évoluer via l’alternance. Vous alternez périodes de formation (150 heures minimum) et périodes de travail, tout en maintenant votre contrat et votre salaire.

Le dispositif nécessite un accord avec votre employeur, formalisé par un avenant. Votre OPCO finance les coûts pédagogiques. Pro-A convient aux évolutions internes ou aux reconversions vers des métiers proches, là où le PTP est adapté aux changements plus radicaux.

Démission-reconversion (projet réel et sérieux)

Les salariés en CDI du secteur privé peuvent démissionner pour se reconvertir tout en conservant leurs droits au chômage. Conditions : justifier d’au moins 1 300 jours travaillés sur 60 mois et faire valider votre projet comme « réel et sérieux ».

La procédure : solliciter un CEP pour construire votre projet, demander une attestation auprès de la commission paritaire via demission-reconversion.gouv.fr, puis démissionner si l’attestation est favorable. Vous disposez de 6 mois maximum pour vous inscrire à France Travail et ouvrir vos droits ARE.

Licenciement économique : le CSP

Les salariés en licenciement économique bénéficient d’un accompagnement renforcé qui transforme cette rupture en opportunité de rebond.

Fonctionnement & avantages

Le Contrat de Sécurisation Professionnelle dure 12 mois avec un accompagnement intensif : bilan de compétences, actions de formation, périodes d’immersions, appui actif dans la recherche d’emploi.

L’Allocation de Sécurisation Professionnelle atteint 75 % de votre salaire journalier de référence, soit un taux plus favorable que l’ARE. Elle est versée dès le lendemain de votre dernier jour de travail. Vous gardez un accès prioritaire aux financements de formation.

Parcours et délais

À l’entretien préalable, votre employeur présente le CSP. Vous disposez d’un délai de 21 jours pour accepter. Si vous acceptez, le contrat est rompu à votre signature (pas de préavis) et vous intégrez immédiatement le dispositif.

À l’issue des 12 mois, si vous n’avez pas retrouvé d’emploi, vous basculez vers l’ARE classique pour la durée restante. Les périodes de CSP comptent dans vos droits, sans perte de trimestre.

CPF et cofinancements

cpf cofinancement formation professionnelle

CPF en 2024-2025 : règles et participation 100 €

Chaque actif cumule 500 € par an (800 € pour les moins qualifiés). Depuis mai 2024, une participation de 100 € est demandée à chaque utilisation, sauf pour les formations courtes (moins de 500 €).

Exonérations : demandeurs d’emploi, titulaires d’un CPF inférieur à 100 €, personnes en situation de handicap, salariés dont la formation est cofinancée par l’employeur. Cette exonération pour les demandeurs d’emploi permet de mobiliser l’intégralité de ses droits sans débourser.

Pour les formations sur les métiers en tension, des abondements peuvent compléter le CPF via les régions, branches professionnelles ou France Travail.

Cofinancer intelligemment

La logique de cofinancement combine plusieurs sources. Pour un demandeur d’emploi : CPF (sans participation) + AIF pour le reste à charge. Pour un salarié en PTP : Transitions Pro finance la rémunération et une partie des frais pédagogiques, le CPF peut compléter si nécessaire.

Pour une création d’entreprise : CPF pour une formation préalable, puis ARCE pour le capital de démarrage. Cette stratégie maximise vos chances en vous formant avant de vous lancer.

Choisir sa formation : critères d’éligibilité

RNCP / Répertoire Spécifique : pourquoi c’est crucial

La plupart des financements (PTP, AIF, Pro-A) exigent que la formation soit inscrite au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) ou au Répertoire Spécifique. Ces registres, gérés par France Compétences, recensent les certifications reconnues par l’État.

Une formation RNCP délivre un diplôme ou titre professionnel attestant d’une qualification complète. Le Répertoire Spécifique recense des certifications complémentaires plus courtes.

Avant de choisir, vérifiez systématiquement l’inscription sur France Compétences. Les formations non certifiantes, même sérieuses, sont refusées par les financeurs et n’apportent qu’une attestation de suivi peu valorisante.

Métiers en tension & employabilité

Les métiers en tension (santé, numérique, bâtiment, industrie) bénéficient d’un regard favorable. Transitions Pro établit des listes de métiers prioritaires par région guidant les décisions.

Pour renforcer votre dossier : offres d’emploi récentes, statistiques sectorielles, promesses d’embauche. Plus votre projet est documenté et ancré dans la réalité du marché, meilleures sont vos chances. Le CEP vous aide à identifier les formations répondant à de vrais besoins.

Démarches pas-à-pas

AIF : étapes essentielles

  1. Valider votre projet avec votre conseiller France Travail
  2. Obtenir un devis détaillé et le programme complet
  3. Constituer votre dossier (devis, programme, justificatifs)
  4. Déposer 3-4 semaines avant le début sur francetravail.fr
  5. Recevoir la décision sous 2-3 semaines
  6. S’inscrire définitivement et transmettre l’attestation

PTP : calendrier complet

  1. Identifier votre Transitions Pro régionale
  2. Choisir une formation certifiante et obtenir un devis
  3. Informer votre employeur 60 à 120 jours avant
  4. Constituer le dossier complet (formulaire, CV, lettre de motivation)
  5. Déposer 2-4 mois avant le début
  6. Passage en commission paritaire
  7. Réception de la décision sous 1-2 mois
  8. Confirmer l’inscription et débuter l’absence

Démission-reconversion : procédure

  1. Construire votre projet en amont
  2. Solliciter un CEP gratuit et obtenir l’attestation
  3. Déposer sur demission-reconversion.gouv.fr
  4. Instruction par la commission (2 mois)
  5. Si favorable, démissionner en respectant le préavis
  6. S’inscrire à France Travail sous 6 mois
  7. Ouvrir vos droits ARE

Délai total : 4 à 6 mois entre le premier CEP et l’ouverture des droits.

ARCE : demande en deux temps

  1. Créer votre entreprise et déposer la demande d’ACRE
  2. Choisir entre ARE ou ARCE
  3. Déposer la demande ARCE avec justificatifs (Kbis, ACRE)
  4. Premier versement (50 %) sous un mois
  5. Attendre 6 mois d’activité
  6. Justifier l’activité effective pour le second versement (50 %)

Questions fréquentes (FAQ)

Quelles aides France Travail pour financer une reconversion ?

France Travail propose l’AIF (cofinancement formation), l’ARE maintenue pendant la formation, l’ARCE (60 % des droits en capital) et l’ACRE (exonération charges) pour les créateurs. Les licenciés économiques bénéficient du CSP (accompagnement renforcé 12 mois). France Travail oriente aussi vers le PTP géré par Transitions Pro.

PTP vs Pro-A : quelle différence ?

Le PTP permet une absence totale avec rémunération maintenue (60-100 % selon salaire) pour suivre une formation certifiante longue. Financement par Transitions Pro après commission. Convient aux reconversions importantes.

Le Pro-A fonctionne par alternance : vous restez en poste, alternez travail et formation (150h minimum). Accord employeur obligatoire, financement OPCO. Adapté aux évolutions internes ou reconversions progressives.

Peut-on toucher le chômage en démissionnant pour se reconvertir ?

Oui, les salariés en CDI privé avec 1 300 jours travaillés/60 mois peuvent démissionner et percevoir l’ARE si leur projet est validé « réel et sérieux ». Démarche : CEP gratuit, dossier sur demission-reconversion.gouv.fr, attestation favorable, démission, puis inscription France Travail sous 6 mois pour ouvrir l’ARE.

ARCE : combien et quand ?

L’ARCE verse 60 % des droits ARE restants en deux fois : 50 % à la création (après ACRE), 50 % 6 mois plus tard si l’activité est active. Exemple : 15 000 € de droits → 9 000 € ARCE, soit 4 500 € puis 4 500 € après 6 mois.

CPF : la participation de 100 € est-elle due aux demandeurs d’emploi ?

Non, les demandeurs d’emploi sont exonérés de la participation de 100 € instaurée en 2024. Également exonérés : personnes handicapées, CPF < 100 €, salariés avec cofinancement employeur.

Les points clés à retenir

Anticipez : les délais d’instruction varient de 1 à 4 mois. Commencer six mois avant le début souhaité permet de construire un dossier solide.

Faites-vous accompagner : le CEP gratuit connaît les dispositifs, critères et formations. Son expertise augmente considérablement vos chances de financement.

Documentez votre projet : offres d’emploi, statistiques, lettres d’intention renforcent votre dossier, surtout pour le PTP.

Les aides se cumulent : CPF + AIF, PTP + OPCO, ARE + AIF couvrent l’intégralité des coûts tout en sécurisant vos revenus.

La certification est obligatoire : vérifiez systématiquement l’inscription RNCP ou Répertoire Spécifique avant de choisir votre formation.

Vos prochaines étapes :

  1. Prenez RDV avec un conseiller CEP (mon-cep.org)
  2. Contactez France Travail ou votre Transitions Pro régionale
  3. Vérifiez l’éligibilité de votre formation (certificationprofessionnelle.fr)
  4. Montez votre dossier avec tous les justificatifs

La reconversion professionnelle n’est plus un parcours solitaire. Avec les bons outils et le bon accompagnement, votre projet peut devenir réalité, financé et sécurisé par les dispositifs publics. À vous de jouer !

Rédigé par waki
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